lundi 8 décembre 2008

Sainte-Marthe

Ultime étape du parcours de mon personnage principal, la rue Sainte-Marthe n'est pas la rue de Rivoli, ni la rue Oberkampf. Tant mieux.




lundi 17 novembre 2008

avoir (un peu et parmi d'autres) Resnais à l'esprit



J'aurai sans doute bien du mal à convaincre qui que ce soit de la dimension politique de La Colline, tant il est tentant de ne voir dans les films (courts ou longs) que l'enflure (d'autres diront le développement) d'un synopsis (d'autres diront le pitch), autant dire, le plus souvent, une blague carambar péniblement étirée (l'avantage du caramel) jusqu'à une chute censée en justifier le récit, ou la pauvre et plate illustration d'une histoire sans enjeu ni point de vue, mise en scène comme un téléfilm du dimanche après-midi. Des oeuvres qui m'évoquent, dans l'écriture comme dans la mise en scène, les nouveaux formats de publi-fictions que, dans les salles de cinéma, l'on intercale maintenant entre deux bande-annonces.
Une comédie sur l'amour aujourd'hui ! Les galères sentimentales d'une bande de trentenaires parisiens ! Ben, le célibataire endurci... Clara, qui rêve du grand amour... Séb, qui hésite à s'engager avec Anna... Et, à les voir se débattre entre leurs 3 pièces Pier Import et sans poussière de cadres sup' et les rues populaires (mais proprettes, récurées jusqu'au moindre caniveau) du onzième arrondissement, moins réacs, dans le fond, que désespérants de mollesse, j'ai comme envie de m'énerver...

Le fait est que je viens tout juste de voir La Guerre Est Finie, qui confirme tout le bien que, depuis Je T'Aime Je T'Aime (et jusqu'au récent et sous-estimé Coeurs), je pensais d'Alain Resnais. Dire une chose, mais ne pas de se contenter de cette chose-là (ni même de la dire, d'ailleurs : la problématiser) ; avoir un propos, une trame (scénario précis, brillant de Jorge Semprun), mais ne pas en être l'esclave, et ne pas lui sacrifier la forme (je pense aux scènes d'amour - la première avec Geneviève Bujold, la seconde avec Ingrid Thulin ; à la façon dont Resnais rend compte de la confusion s'installant dans l'esprit nécessairement précis du personnage de Montand - qui interprète un militant anti-franquiste, troquant une identité pour une autre, jonglant avec les informations, les mots de passe et points de rencontre).

Je ne vais pas en revendiquer l'influence ; disons que j'aimerais l'avoir à l'esprit.

PS : je viens aussi de voir - j'en parlerai plus tard et sur un autre blog, à l'occasion de mon top 10 2008 - Quatre Nuits Avec Anna - le premier Skolimowski en dix-sept ans - et Two Lovers, le nouveau Gray.

jeudi 30 octobre 2008

L'histoire d'un type sacrément drôle.


(...)


"Probablement est-il trop sombre, ne s'intéresse-t-il pas suffisamment au quotidien pour tenir une relation sur la longueur. La réalité ne suffit pas ; il lui faut le renfort de la fiction – du fantasme –, qu'il s'administre de façon mécanique, comme traitement à son mal chronique : une forme de dépression.

Je ne porte aucun jugement moral sur la « légèreté » de ce personnage ; son profil m'intéresse – le fait de filmer un personnage qui ne parvient pas à fixer son attention, ses sentiments sur les choses, et dont la « lâcheté » (je ne donne pas à ce terme un sens péjoratif) est le fil conducteur, le moteur – pour ne pas dire la dérive – du récit.

Plus précisément, "La Colline" est l'histoire d'un homme égaré dans ses fictions – qui n'y adhère que par instants – ; étranger dans son propre couple, dans sa ville, comme dans les lieux de son enfance.
Il aime croire qu'il se plaît avec une fille, s'abandonne avec elle à un quotidien, à une sorte de petite liturgie, mais sur le long terme cela ne tient pas. Ce qu'il a laissé derrière lui l'indiffère. Ce qu'il a sous les yeux, le temps présent l'intéressent peu, sauf à les délayer dans la fiction. On peut dire de ce personnage que, comme le reste, l'enthousiasme lui passe.

(...)

L. est prisonnier d'un schéma. Les décors se substituent les uns aux autres, mais rien profondément ne change. Il n'est en aucun cas cynique. Il n'est simplement pas dans l'instant présent ; hanté par les présences passées, les souvenirs, il pressent également – et par là-même précipite – l'échec à venir. Au mieux, il se projette dans le fantasme d'une prochaine relation.

Il est habité par des récits, des fantasmes. Il trouve une impulsion, un peu de vérité dans le début d'une relation ; la suite consiste à composer avec son déclin – se le masquer à soi-même autant que le maquiller à l'autre. La rupture et la rencontre – qui, dans le cas présent, coïncident – sont deux moments forts entre lesquels il tente de maintenir un semblant de tension ; mais il peine à percevoir les enjeux de la relation en elle-même, et échoue à s'y investir.

Il n'y échappe – brièvement – que dans l'impulsion de la destruction, de la rupture."

(...)

(extraits de la note d'intention)

lundi 27 octobre 2008

la question des droits musicaux





Que j'obtienne ou non un budget pour "La Colline", il faudra que je considère très sérieusement la question des droits musicaux. J'ai toujours mis pas mal de chansons dans mes films - l'avantage de l'amateur -, pas seulement, je l'espère, pour pallier aux éventuelles carences de la mise en scène, conduire le spectateur à ressentir une émotion qui par ailleurs serait absente.

Dans "Je Reviens", donc... No distance left to run de Blur, que j'entends toujours comme la suite de You're so great, sublime chanson d'amour du précédent album. All cats are grey, grande chanson de The Cure ; je pense que le plan sur lequel je l'avais calée était à peu près aussi gris que la pochette de Faith.
I feel loved, disco-pop agressive de Depeche Mode - quand Dave Gahan chante qu'il se sent aimé, je crois qu'il pense tout le contraire.
Absente du film, mais ayant inspiré son titre, la plus belle chanson d'Autour de Lucie. Dream a little dream of me - sans commentaire...
Le magnifique Weeping rock, rock de Mùm fermait le film. Il ne manque que les cordes de Jean-Louis Murat (Se mettre aux anges) ; pour tricher un peu, j'ai intégré à cette playlist un autre extrait de son Lilith, Qui est cette fille ?, à mon sens l'un de ses chef-d'oeuvres.
J'ai aussi ajouté la chanson dont sont tirés les vers inscrits en ouverture du film (Party hard de Pulp).

La B.O. de "HN2" n'est pas non plus tout à fait complète. Comme sur Deezer on ne trouve pas tout, le post-punk des israéliens de Minimal Compact (Next one is real - quelle incroyable ligne de basse...) et l'electro 90's de Renegade Soundwave (Howyoudoin' ?) sont absents.
Eels, en revanche, est bien là - Hey man (now you're really living), petit-neveu de Close to me -, les Buzzcocks (le classique Ever fallen in love...) et le très vulgaire Get me off de Basement Jaxx ("vulgaire"dans le meilleur sens du terme, à supposer qu'il y en ait un), aussi...

J'ai pensé à quelques pistes pour "La Colline"... Autant les indiquer ici, puisque de toute évidence je n'aurai pas les moyens de les intégrer au film. Ski Lesson Blues de Para One l'ancrerait plus dans son époque. Une chanson de Stina Nordenstam (Everyone else in the world) dirait un peu du triste sort réservé à deux (voire trois) des personnages féminins. Je verrais bien le "héros" écouter, chez lui, The 4th branch d'Immortal Technique (merci l'Anonyme pour la découverte). Je pensais aussi à du Monteverdi, mais là encore, je ne trouve pas les morceaux (ou les interprétations) que je cherche... Du Depeche Mode encore (Nothing's impossible, pour la simple raison que, ces temps-ci, je l'écoute beaucoup.) Et, en l'absence, sur Deezer, de son standard I'll be seeing you, la version d'As time goes by de Jimmy Durante.

jeudi 23 octobre 2008

Note numéro 1 concernant la mise en scène de "La Colline"

Sous prétexte que je prévois de le tourner en noir et blanc (et qu'il a notamment pour thème la fin d'un couple), j'ai l'intention de prétendre que mon prochain film clôt une trilogie entamée avec "Je Reviens" et poursuivie avec "HN2". Un peu léger...



PS : Aujourd'hui, j'ai écrit une assez jolie scène, dans laquelle il est question de Paris et Pompeï... De l'ensevelissement de Paris.

lundi 20 octobre 2008

La Colline





Je l'écris, maintenant que je le pense, pour le penser un peu plus et m'y astreindre : JE VAIS FAIRE UN FILM. Une première version du scénario est prête depuis plusieurs mois. J'ai même repéré des lieux, rédigé une note d'intention. J'écris de nouvelles scènes que, pour la plupart, je ne tournerai pas. C'est assez bon signe.
Le courage m'a manqué (toute cette logistique, toute cette organisation, même à une petite échelle) ; l'écriture d'un roman m'en a un peu plus détourné. Maintenant, je n'ai plus d'excuses.

Je vais remonter "HN2", mon film anéanti avec le disque dur de mon ancien PC. Et je vais faire UN NOUVEAU FILM, "La Colline", sur Paris, la fiction, le couple (etc.), et un garçon perdu dans tout ça. Je vais recommencer à voir des parallèles, des diagonales un peu partout, me débattre avec la durée, retrouver mes très vieilles obsessions, me débrouiller pour y faire entrer, au chausse-pied s'il le faut, mes toutes nouvelles lubies.

J'ai commencé ma rééducation. Aujourd'hui, avec ma petite caméra, j'ai filmé une pièce vidée de ses meubles et une église en travaux. D'accord : pour ça, je n'ai pas eu à sortir de chez moi. Mais, c'était vraiment bien.

En vérité, je vous le dis, c'est un film qui va dépoter, à ma façon lente et statique. Si le cadre bougeait comme ça bouge dans le crâne de mes paumés de personnages, tout le monde vomirait au bout de trois séquences.

samedi 15 mars 2008

Je Reviens (2005 - vidéo 3)

mardi 19 février 2008

HN2 (2006 - vidéo 2)


Natalia (J.), dans la cuisine.

dimanche 27 janvier 2008

Je Reviens (2005 - vidéo 2)


Lucas (2).

mercredi 23 janvier 2008

HN2 (2006 - vidéo 1)


Monologue d'introduction - extrait par V.F.